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Le retour de Trump à la Maison Blanche : Qu'est-ce que cela signifie pour l'Afrique ?

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  • 19 nov. 2024
  • 6 min de lecture

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L'annonce du retour de Donald Trump à la Maison Blanche complète un retour spectaculaire et a suscité des réactions mitigées en Afrique. Pour certains, son second mandat pourrait marquer la poursuite d'un programme « America First », susceptible de réduire l'aide internationale, de ralentir les investissements et d'exacerber les déséquilibres de pouvoir à l'échelle mondiale. D'autres, en revanche, considèrent sa position sur le commerce et la sécurité mondiale comme une opportunité pour les nations africaines d'affirmer une plus grande autonomie sur la scène internationale.

Malgré la rhétorique de campagne de Donald Trump, ses déclarations post-électorales et ses premières nominations clés, il subsiste une grande incertitude quant à ce que son second mandat impliquera réellement. Une chose est sûre : il est peu probable qu'il soit à l'image de son premier mandat. Le paysage mondial s'est considérablement modifié au cours des quatre dernières années, avec des réalités géopolitiques en constante évolution qui pourraient influencer les priorités stratégiques des États-Unis. En outre, la marge significative avec laquelle il a remporté les élections lui confère un mandat plus fort, qui pourrait lui permettre de mener des politiques plus affirmées, tant sur le plan intérieur qu'international.

Bien que nous ne puissions pas prédire l'avenir avec certitude, à Afrika Nunya, nous avons tenté d'explorer les implications positives et négatives potentielles du retour de Trump pour le continent africain.


Avantages et inconvénients ...

  • Positifs

Encouragement de l'autonomie africaine : Au cours de son premier mandat, Donald Trump a supervisé le retrait des États-Unis de leur rôle traditionnel d'arbitre mondial, de champion de la démocratie et de promoteur de la mondialisation. La tendance de Trump à ne pas trop s'impliquer dans la gouvernance africaine et son dédain pour l'aide étrangère à long terme pourraient encourager les nations africaines à poursuivre des politiques économiques et politiques plus autonomes, moins dépendantes de l'aide extérieure.


Engagement accru du secteur privé : L'administration Trump privilégie les initiatives menées par le secteur privé plutôt que l'aide gouvernementale, et elle a montré une préférence pour les accords bilatéraux lorsqu'elle traite avec le continent. Sous sa première administration, les États-Unis ont mis l'accent sur les initiatives menées par le secteur privé plutôt que sur l'aide gouvernementale traditionnelle. Son administration a lancé l'initiative Prosper Africa, qui vise à doubler les échanges commerciaux et les investissements entre les États-Unis et l'Afrique. À l'avenir, nous pouvons nous attendre à des efforts orientés pour stimuler les investissements du secteur privé américain dans des secteurs clés tels que les infrastructures, l'énergie et la technologie, offrant ainsi à l'Afrique la possibilité de tirer parti de l'expertise et des capitaux des entreprises américaines pour se développer.


Réduction des interventions militaires à l'étranger : La politique « America First » de Trump pourrait conduire à une présence militaire américaine plus modérée dans les conflits à l'étranger. Pour les pays africains, cette évolution pourrait se traduire par une implication moins directe des États-Unis dans les questions de sécurité régionale, ce qui les amènerait à s'appuyer davantage sur des initiatives menées par les Africains et sur des partenariats multilatéraux.


La diplomatie : Les républicains ont également souligné la mauvaise gestion de la diplomatie américaine dans la région du Sahel avant et après les coups d'État au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Ils ont également reproché à Joe Biden de mettre en avant des questions dites « culturelles », telles que le soutien aux LGBTQ, plutôt que de se concentrer sur le commerce et les affaires. Il faut donc s'attendre à une approche plus pragmatique de la part de l'administration Trump.


Cela pourrait potentiellement donner aux nations africaines plus de latitude pour définir leurs priorités en matière de sécurité et rechercher des solutions diplomatiques ou militaires régionales sans la pression d'un engagement militaire extérieur de la part des États-Unis, créant ainsi une opportunité pour l'Afrique d'élaborer sa propre architecture de sécurité.


  • Négatifs

Négligence à l'égard du changement climatique : Le scepticisme de Trump à l'égard du changement climatique et son retrait d'accords internationaux tels que l'Accord de Paris pourraient nuire à la coopération mondiale sur le changement climatique, qui a des conséquences importantes pour l'Afrique, notamment en termes de sécheresses, d'inondations et de perturbations agricoles.


Augmentation des tensions géopolitiques : La position conflictuelle de Trump à l'égard de pays comme la Chine et la Russie pourrait accroître les tensions géopolitiques en Afrique, forçant les nations africaines à choisir leur camp dans les luttes de pouvoir mondiales, ce qui pourrait déstabiliser le continent.


Politiques d'immigration : Les politiques d'immigration strictes de Trump, y compris les interdictions de voyager et les restrictions, pourraient avoir un impact négatif sur les migrants et les étudiants africains à la recherche d'opportunités aux États-Unis, tout en limitant les possibilités pour les professionnels africains de s'engager avec les entreprises et les institutions américaines.


Importance stratégique de l'Afrique

Trump n'a pas visité l'Afrique au cours de ses quatre premières années à la Maison Blanche, et seuls deux présidents africains (le Kenya et le Nigéria) se sont rendus à la Maison Blanche pendant son mandat, soit le nombre le plus faible de tous ses prédécesseurs. Malgré cela, et bien que l'Afrique ait été quelque peu mise à l'écart dans le cadre des élections américaines de 2024, elle est appelée à jouer un rôle de plus en plus important dans les années à venir. Avec ses vastes ressources minérales, sa population jeune et sa position stratégique dans l'économie mondiale, l'Afrique deviendra de plus en plus cruciale à mesure que les États-Unis rivaliseront avec la Chine et la Russie pour exercer une influence sur le continent.


Comment l'Afrique doit-elle réagir ?

Renforcer la coopération intracontinentale et l’autonomie : Bien qu'il soit utile de s'engager avec les États-Unis dans des domaines tels que le commerce, la lutte contre le terrorisme et le développement des infrastructures, les nations africaines doivent donner la priorité au renforcement de leurs propres capacités. En renforçant les initiatives régionales et en approfondissant la coopération par le biais d'organisations telles que l'Union africaine et d'autres organismes régionaux, les pays africains peuvent accroître leur autonomie et leur capacité à relever les défis internes.

Renforcer l'indépendance de la politique étrangère de l'Afrique : Les pays africains peuvent éviter de devenir trop dépendants d'un seul partenaire et mieux naviguer dans la compétition géopolitique entre les États-Unis, la Chine et la Russie. L'avenir de l'Afrique dépendra de sa capacité à s'engager stratégiquement avec toutes les puissances mondiales. Si la figure de proue à la Maison Blanche peut changer, les forces plus larges qui régissent la géopolitique mondiale demeurent. Il est essentiel que les nations africaines élaborent une politique étrangère plus indépendante et reconnaissent leur rôle croissant sur la scène mondiale.


Le destin de l'Afrique dépasse celui d'un seul dirigeant, qu'il s'agisse du président des États-Unis ou d'un autre.

Cela dit, il est important de prendre du recul et de reconnaître que la dynamique mondiale n'est pas uniquement déterminée par un seul dirigeant. Le tableau d'ensemble comprend des tendances géopolitiques et économiques complexes qui continueront d'évoluer, indépendamment du retour au pouvoir d'un individu. Par ailleurs, il y a peu de différences de fond entre les stratèges politiques américains des deux côtés de l'allée à Washington lorsqu'il s'agit de l'Afrique. Bien qu'il puisse y avoir des différences occasionnelles dans la rhétorique ou les priorités - comme l'accent mis sur les droits de l'homme et la démocratie par rapport au commerce et à l'investissement - les objectifs globaux tendent à rester les mêmes.


Questions de réflexion :

Qu'en pensez-vous ?

  • Quel rôle les pays africains devraient-ils jouer dans la sécurité mondiale dans un contexte de tensions croissantes entre les superpuissances ?

  • À la lumière du retour de Trump, comment l'Afrique peut-elle affirmer un plus grand contrôle sur sa propre sécurité, en évitant les pièges des interventions militaires extérieures ?

  • Le retour de Trump au pouvoir peut-il conduire à de plus grandes opportunités économiques pour l'Afrique, ou compliquera-t-il davantage le paysage géopolitique ?

  • Quelles mesures pouvons-nous prendre pour construire des économies plus fortes et plus autosuffisantes qui ne dépendent pas de l'intervention ou de la bonne volonté étrangère ?

  • Quel serait l'impact de la fin potentielle de l'AGOA sur les économies africaines ? Les accords commerciaux bilatéraux peuvent-ils la remplacer efficacement ?

  • Quel rôle les pays africains peuvent-ils jouer dans la refonte de la géopolitique mondiale, en se positionnant comme des acteurs autonomes plutôt que comme des participants passifs ?

Nous aimerions connaître votre avis. Comment l'Afrique devrait-elle réagir à cette dynamique changeante ? Partagez vos idées et engageons cette importante conversation.



 
 
 

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